5G : Le prix à payer pour quelques millisecondes de plus

Tribune du groupe “Agir Ensemble Transition écologique et citoyenne”

Clarté du mois d’octobre 2020

Au cœur de l’été, des techniciens d’une société de téléphonie ont installé des relais 5G sur la Chaufferie municipale, rue de la Rabaterie. Pour une nouvelle implantation, une charte signée de la Métropole et des opérateurs prévoit que la collectivité en accord avec l’opérateur pourra organiser une permanence publique d’information. Personne n’a jugé bon de le faire !

D’aucuns pourraient se féliciter de l’arrivée de la 5G ! Quoi de plus normal dans un monde où la croissance semble infinie, de passer de la 4G à la 5G. C’est le progrès ! Sauf que le progrès technologique ne coïncide pas toujours avec amélioration de la condition humaine. Parfois, l’homme, génial inventeur peut être apprenti-sorcier. .. Plutôt que de s’assurer que son invention n’engendrera pas plus d’inconvénients que de bénéfices, il se précipite, agit avant de réfléchir.

Prenons le temps d’y réfléchir…La 5G à St Pierre pour quoi faire ? Concrètement à St Pierre, la fibre se déploie et habitants comme entreprises se félicitent d’une bonne qualité de connexion. Les connexions se déportant sur la fibre, libèrent du flux sur les autres réseaux. Ainsi la diversité des canaux fait la fluidité des débits. Alors a-t-on besoin d’une connexion plus brève ? Avec des débits 100 fois plus rapides que la 4G, la 5G permet d’augmenter le nombre de connexions simultanées jusqu’à 1 million d’équipements au km² (source :Wikipedia). Sera-t-on réellement sensible aux millisecondes gagnées ?

Sensibles ? Certains citoyens souffrent déjà d’électro-sensibilité (troubles  provoqués par une exposition excessive aux ondes électro-magnétiques). La 5G pourrait démultiplier ce risque. Une étude de l’ANSES (Agence Nationale de Sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail) dont les résultats sont attendus pour début 2021 permettra d’évaluer les risques pour la santé. Pourquoi ne pas attendre ces éléments pour décider en toute connaissance de cause avant d’autoriser le déploiement ?

De plus, il convient de s’interroger sur les impacts environnementaux : le parc de téléphones communicants devra être renouvelé pour être compatible avec la 5G. Cela génèrera déchets, prélèvement de ressources notamment minières. Pour le dire vite, le coût environnemental de la production de ces outils connectés sera important. La consommation d’énergie électrique augmentera alors qu’il faudrait s’engager vers une sobriété énergétique. Enfin, dernier enjeu : celui de nos libertés d’aller et venir, de converser, de vivre sans que tous nos faits et gestes soient captés, collectés, valorisés à notre insu, sans notre consentement. Avec 5G, la sur-surveillance devient possible.

Pour toutes ces raisons, nous avons proposé au conseil municipal un vœu pour se joindre aux multiples villes qui demandent d’appliquer un moratoire sur le déploiement de la 5G, au moins jusqu’à la parution de l’étude de l’ANSES.