La concertation, un art difficile. L’exemple des rythmes scolaires

Clarté du mois de septembre 2020

Tribune du groupe « Agir Ensemble Transition écologique et citoyenne »

Et le vainqueur de ces dernières élections est…l’abstention ! Près de 6 électeurs sur 10 ne se sont pas déplacés. Sur 10 717 inscrits, la majorité recueille 16 % des suffrages et l’opposition divisée cumule 24 % : personne n’a de quoi pavoiser ! La légitimité reste à conquérir pour tous tout au long de cette nouvelle mandature.

Durant cette campagne, ARIAL et le collectif St Pierre 2020 ont expérimenté ce que peut être une nouvelle façon de penser et de faire pour la ville. Nous avons éprouvé et apprécié l’intelligence collective qui fait que lorsqu’on met des personnes motivées autour d’une table, avec une méthode et une approche,, la créativité s’exerce de façon incroyable et fait naitre des solutions et propositions simples, pragmatiques, réalistes et partagées par tous.

Notre Collectif vise à redonner du sens à l’action et l’engagement politiques avec pour objectif une gestion de la cité pour et surtout PAR ses habitants. Ensemble, réinventons la participation citoyenne, le débat municipal, la concertation locale, la prise de décision à l’échelle de notre municipalité et de la métropole.

Le premier dossier qui s’impose est celui des rythmes scolaires. Nous avons pour notre part, présenté des propositions précises pendant la campagne : école sur 5 matinées et 2 après-midi et TAP sur 2 après-midi (voir aussi nos tribunes de mars et septembre 2018 et notre site).

Le nouveau maire a annoncé vouloir appliquer le passage aux quatre jours dès la rentrée de septembre 2020. Il s’en est suivi une certaine confusion. Le 22 juillet, à la suite de malentendus, des délégués des parents qui attendaient en vain une conférence téléphonique avec le Maire, vigilants, se sont retrouvés en réunion avec des conseillers municipaux de la commission des affaires scolaires. Ils ont d’abord posé des questions : Pourquoi une telle urgence ? Pourquoi imposer de nouveaux changements à des enfants déjà éprouvés par le confinement et le déconfinement ? Quelles seraient les implications en termes d’organisation familiale et de tarifications des activités péri et extra scolaires ? Comment concerter réellement les parents d’élèves ? .

Il s’en est suivi une longue discussion, avec, contre toute attente, une vraie écoute de part et d’autre. Sur la nécessité de réunir les commissions des finances et du personnel, de permettre aux représentants de consulter les parents, mais aussi sur le fond de la question des rythmes. Le débat  est encore ouvert pour beaucoup.  

Nous avons compris que le maire se rendait à l’évidence de l’impossibilité de forcer les échéances et pouvait envisager de reporter les changements au moins jusqu’à la rentrée de janvier. A l’heure où nous écrivons ces lignes, nous ignorons si ce sera bien sa décision, mais nous l’espérons vivement. Comme nous espérons que cette discussion impromptue sera la première expérience d’une démocratie renouvelée.